En faire tout un fromage
Faire toute une histoire pour pas grand-chose.
Grossir à l'extrême une difficulté.
Cette expression date du XXe siècle.
En partant de pas grand-chose (du lait) on peut arriver à obtenir quelque chose de très élaboré, nécessitant un savoir-faire certain (le fromage).
Peut-être que quelqu'un qui a tendance à faire toute une histoire en partant de peu, pourrait être un excellent maître fromager ?
Tomber dans les pommes
Perdre connaissance, s'évanouir.
L'apparition de cette expression est confirmée en 1889, mais l'origine réelle en est inconnue.
Certains ont supposé que les 'pommes' étaient une déformation de pâmes (tomber en pâmoison, s'évanouir), mais ce terme n'a plus du tout été employé depuis le XVe siècle et il est donc extrêmement peu plausible qu'une déformation verbale ait pu avoir lieu au XIXe siècle.
L'origine la plus probable, viendrait d'une locution que George Sand emploie dans une lettre à Madame Dupin, dans laquelle elle écrit "être dans les pommes cuites" pour dire qu'elle est dans un état de fatigue avancée, à rapprocher de l'expression être cuit.
Cette locution, peut être influencée par l'ancien se pâmer, aurait donné l'expression actuelle.
Faire la grasse matinée
Dormir ou rester au lit tard le matin.
Le terme 'gras' peut ici être compris comme associé à une chose molle et onctueuse, comme peut l'être un lit dans lequel on se prélasse longuement avec volupté.
Mais il peut aussi venir du latin crassus ou "épais", pour désigner une matinée plus 'épaisse' que les autres parce qu'elle se prolonge.
Arriver comme les carabiniers
Lorsque tout est terminé.
Cette expression est issue de l'opéra-bouffe Les brigands d'Offenbach, qui chantaient :
Nous sommes les carabiniers
La sécurité des foyers
Mais par un malheureux hasard
Au secours des particuliers
Nous arrivons toujours trop tard.
La réputation des carabiniers devait être très mauvaise pour qu'il y soit fait allusion de manière aussi marquée dans le livret de cette oeuvre.
Faire l'école buissonnière
Se promener au lieu d'aller en classe.
Les explications de cette expression sont multiples :
Pour certains, elle vient du Concile de Pavie, en 1423, auquel les prélats refusèrent de se rendre en raison de la peste qui sévissait dans cette ville, épisode décrit par Marot : "Vray est qu'elle fust buissonnière, l'escolle de ceux de Pavie".
Pour d'autres, datant aussi du XVe siècle, l'expression viendrait des chemins creux et buissons qui cachaient les fuyards (ou ceux qui s'abstiennent d'aller à l'école).
Pour d'autres encore, elle pourrait venir des écoles secrètes, nommées 'buissonnières' créées dans les campagnes par les adeptes du protestantisme lorsqu'ils étaient réprimés au commencement du luthérianisme.
Enfin, au XVIIe siècle, certains auteurs disaient que l'école était buissonnière lorsqu'on la fréquentait si peu, que les ronces et les buissons y naissaient.