Expulsé de "l'antre" de la dépression, un bébé hurlant qui voulait rester au chaud dans son cocon.
La tête la première. Des cheveux qui à présent ont poussé et ont changé de ton, de grands yeux bleus, accusateurs.
Des yeux qui brillent, mais ne comprennent pas, des yeux qui interrogent: "pourquoi suis je ici?"
Des yeux qui cherchent les regards encourageants, qui cherchent à savoir si le corps auquel ils appartiennent plaît.
Un corps obsessionnel...
Obsession de ce corps qui m'est imposé, qui m'obsède, tous les détails sont analysés minutieusement: trop de
défauts.
Par contre, le corps des autres, je m'en fous, je les aime: laids, petits, gras, ronds, grands, minces, non leur
physique n'a pas d'importance à mes yeux, aucun même je m'en fiche.
Complexe permanent d'infériorité qui pousse à s'enfermer dans un autre monde, un monde de couleurs et de sensations. Un monde de bulles et d'étoiles, de tendresse et de chaleur.
Un monde où les gentils règnent et où les méchants n'existent pas, un monde de joie, un monde excluant les larmes et préservant les éclats de rire.
Complexes mis en avant sans arrêt.
Obsession, obsession, douces obsessions qui s'emparent de moi, qui me hantent, qui ne me lâchent plus.
Gros être gras....Leur ressembler le moins possible, pour ne pas à avoir à en souffrir, pour ne pas en mourir.
Un nez qui prouve que je vis, puisqu'il respire.
Un nez qui n'a pas la forme que son propriétaire aurait voulu mais.....qu'importe! ce n'est qu'un détail qui cloche, un
détail de plus...
Une bouche qui parle peu, qui n'ose révéler ce qui sommeille en elle.
Une bouche qui dit "bonjour, bonsoir, oui ça va, merci" même si dans le fond, ça ne va pas.
Des oreilles qui absorbent vivement tout air de musique, ou tout bruit qu'elles entendent.
Des oreilles qui apprécient les douces paroles qu'elles voudraient entendre plus souvent et qui simulent leur fermeture au moindre susurrement odieux. Elles engouffrent et préservent.
Un corps frêle, un corps que certains ont eu peur de briser en deux. Un corps emballé dans une peau pâle, qui même au soleil, n'aime pas et ne veut pas changer de couleur.
Un avantage: un ventre plat, avec en son centre un nombril exhibant fièrement un petit piercing, petite fantaisie pour
plaire... mais à qui?
Extériorisation colorée d'un caractère désiré; Un caractère qui seul en soirées ose se manifester. Caractère extraverti qui cherche à aider, à plaire.
Souvenirs qui me hantent et qui ne veulent pas sortir qui ne veulent pas être exprimé, par peur du jugement des autres, peur de ne pas plaire.
Je dois plaire à ce monde imposé.
Les compliments reçus font rougir, je ne veux pas les croire, je ne suis pas celle qu'ils disent, qu'ils décrivent, je n'y crois pas... Je n'y crois plus.
Minimalisiste..
Tendre...
Effacée...
Ponctuelle...
Possessive...
Sociable...
Lunatique...
Des lèvres, un estomac rongés par le stress de l'avenir, stress permanent pour tout...
(Hysatis en ce moment je pense à toi)
car je sais que pour toi aussi, c'est une histoire vécue...